La réforme belge des rythmes universitaires contestée
La réforme belge des rythmes universitaires contestée
Par Max HELLEFF (Bruxelles)
Dans un avenir proche, le rythme imprimé aux étudiants des universités et des hautes écoles francophones belges devrait être profondément modifié pour «coller» à la réforme de l'enseignement primaire et secondaire.
Depuis des décennies, la rentrée académique était organisée à la mi-septembre. Demain, théoriquement, le premier quadrimestre comportera 19 semaines s'étalant du dernier lundi d'août à décembre, le tout comprenant un blocus et des examens avant Noël. Deux vraies semaines de congé de fin d'année seront ainsi réservées aux étudiants.
Le deuxième quadrimestre commencera début janvier (au lieu de début février) pour minimum 12 semaines de cours. Le blocus et les examens se dérouleront d'avril à mi-mai. Commenceront alors les vacances qui iront jusqu'à fin août pour les étudiants qui ont réussi. Les autres passeront par la case remédiation.
Bruxelles et Liège mènent la fronde
À ce stade, le nouveau calendrier académique reste toutefois théorique. La réforme entreprise sous l'égide de la ministre francophone de l'Enseignement supérieur Valérie Glatigny au nom du bien-être étudiant fait, en effet, l'objet de nombreuses critiques.
Le Soir rapporte ainsi que le conseil académique de l'Université Libre de Bruxelles (ULB) s'est penché sur ladite réforme et se montre réticent à plus d'un égard. Ici, c'est le fait que «l'avis qui nous a été transmis ne contient pas un mot sur la recherche» qui fait débat. À l'Université de Liège, c'est la diminution des périodes de cours qui est visée, soit un quadrimestre au bout de cinq ans. L'université de la Cité ardente fait valoir que le temps dévolu à la recherche durant les périodes d'enseignement sera exagérément réduit et que la liberté laissée aux établissements dans l'organisation des périodes de cours pourrait entraîner entre ceux-ci «une trop grande disparité».
Les autres universités se montrent moins critiques. Des hautes écoles volent même au secours de la ministre Glatigny en rappelant que des représentants des universités rebelles ont participé à l'élaboration du nouveau calendrier. D'autres estiment que gérer des centaines d'étudiants et des milliers d'examens implique une somme de travail de toute façon incompressible.
Les craintes de la Fédération des étudiants
Les étudiants sont, eux aussi, en demande de réformes de la réforme. «Cette proposition passe à côté des questions essentielles», indique la Fédération des étudiants francophones (FEF) qui butte, elle aussi, sur la (trop grande) flexibilité laissée aux établissements pour organiser l'année académique. «Cela ouvre la porte à une potentielle différence de traitement entre les étudiants.» Elle y voit un risque de désorganisation dans un contexte de sous-encadrement, professeurs et assistants étant - de notoriété publique - surchargés, à la limite de l'asphyxie.
Cette proposition passe à côté des questions essentielles.
La Fédération des étudiants francophones (FEF)
Elle demande en compensation une réforme des «évaluations avec des garanties vers un changement». Elle estime enfin que la refonte du calendrier aura pour conséquence la réduction des périodes de blocus, engendrant un certain nombre de dommages collatéraux. «Comment refaire son mémoire en moins de deux semaines ? Comment refaire son stage sans devoir payer un minerval entier ?», écrit-elle.
Mais, pour l'heure, rien n'est fait. Observations et critiques sont entre les mains de l'Ares, l'organe qui rassemble les acteurs de l'enseignement supérieur francophone. Ensuite, seulement, la ministre tranchera. La mise en œuvre de la réforme suivra. Mais certaines universités ont déjà fait savoir que l'envisager pour l'année académique 2025-2026 serait à tout le moins précipité.
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