La Belgique s'arme face au virus
La Belgique s'arme face au virus
Par Max Helleff (Bruxelles)
La Belgique a pris mercredi une nouvelle série de mesures destinées à freiner la propagation du virus et à circonscrire ses dégâts. Un comité de concertation réunissant les principales autorités du pays (fédéral, régions et communautés) s'est tenu avec deux jours d'avance sur le calendrier, répondant ainsi à une situation jugée inquiétante. Depuis le début de la semaine, les hôpitaux réservent davantage de lits de soins intensifs aux malades du Covid-19.
Les mesures les plus significatives concernent le port du masque qui devient obligatoire pour tous dans les lieux clos dès l'âge de 10 ans. Cette obligation ne concernera toutefois pas les écoliers de moins de 12 ans, sauf avis contraire du ministre communautaire de l'Enseignement concerné.
Le télétravail sera quant à lui imposé quatre jours par semaine jusqu'au 13 décembre là où cela est possible, avant d'être ensuite réduit à trois jours.
Le Covid Safe Ticket+ (c'est-à-dire le pass sanitaire combiné avec le masque) sera exigé lors des événements de masse, comme les marchés de Noël. Il sera également de rigueur lors de rassemblements réunissant plus de 50 personnes en intérieur et 100 personnes en extérieur, et bien sûr dans l'horeca, les lieux culturels et sportifs.
Les choses se compliquent plus encore pour les discothèques où, en plus du pass sanitaire, un test négatif réalisé en pharmacie le jour même sera exigé. Des autotests sur place seront également permis.
Une troisième dose pour chacun
La troisième dose vaccinale, piste qui pourrait devenir réalité au Luxembourg, sera accessible pour tous les Belges d'ici le mois d'avril. Elle est actuellement réservée aux plus de 65 ans, aux personnes souffrant de maladie auto-immunes ou de comorbidités, ainsi qu'au personnel soignant.
Les soignants, précisément, vont être contraints de se faire vacciner. S'ils refusent, ils perdront leur agrément au 1er avril mais auront droit au chômage temporaire jusque-là, puis au chômage classique.
Nous devons faire preuve de prudence (…) et pour que la situation reste supportable pour le personnel soignant.
Alexander De Croo
Le premier ministre Alexander De Croo, a attribué à l'avancée de la campagne vaccinale l'absence de mesures plus contraignantes, comme un confinement. «Mais le risque n'est pas nul (…) C'est pourquoi nous devons faire preuve de prudence (…) et pour que la situation reste supportable pour le personnel soignant.»
Entre le 7 et le 13 novembre, 10.283 nouvelles contaminations au Sars-CoV-2 ont été dépistées en moyenne par jour. Soit une augmentation de 27%. Depuis le début de la pandémie, plus de 1,5 million de cas d'infection au coronavirus ont été diagnostiqués en Belgique. 25 décès sont quotidiennement attribués au virus (+11%).
Les décisions prises ce mercredi ont fait l'objet de tractations entre les partis gouvernementaux. Certains d'entre eux auraient notamment souhaité que le télétravail soit totalement obligatoire. C'était sans compter sur l'intervention d'une partie du banc patronal et ses appuis politiques qui jugent le travail à distance problématique pour l'entreprise et ses acteurs. Un compromis a été trouvé pour qu'un jour par semaine, puis deux jours par semaine dès le 13 décembre, soient tout de même prestés dans l'entreprise.
La vaccination obligatoire?
Le parti socialiste s'était pour sa part opposé catégoriquement au port obligatoire du masque pour les élèves de moins de 12 ans dans l'enseignement. Il a obtenu gain de cause, même si une certaine latitude est laissée aux communautés.
Un autre point se révèle extrêmement sensible : la vaccination obligatoire pour tous. Le président du PS, Paul Magnette, plaide en sa faveur. Il pointe la disparité des mesures entre la Flandre, la Wallonie et Bruxelles, disparités qui font le jeu du virus et se révèlent incompréhensibles pour la population.
Le ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke le rejoint désormais. Les verts, les libéraux, les chrétiens-démocrates flamands se disent quant à eux prêts à débattre. Seule exception : Alexander De Croo taxe la vaccination obligatoire de «fausse bonne idée» impossible à appliquer.
Quoi qu'il en soit, cette partie-là sera difficile à jouer. Le retour en force du virus dessert en effet l'image du vaccin auprès d'une partie de la population qui doute de son efficacité, mais aussi des contraintes imposées dans la mesure où elles ne suffisent pas à empêcher la propagation. La chaîne publique RTBF vient de consacrer un long sujet à l'opposition entre immunité naturelle et immunité vaccinale. Si, au bout du compte, la seconde en sort gagnante aux yeux de la rédaction, les arguments en faveur de la première, étayés par des articles issus des grandes revues scientifiques, ne sont pas négligeables. Il y a fort à parier qu'ils alimenteront les débats dans les prochains mois.
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