La Belgique renforce l'accueil des migrants
La Belgique renforce l'accueil des migrants
Par Max Helleff (Bruxelles)
Les sept partis qui forment le gouvernement du Premier ministre Alexander De Croo se sont accordés sur une série de mesures censées en finir avec la crise de l'asile que connaît en ce moment le pays.
La mesure-phare de l'accord donne à la secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration Nicole de Moor le mandat de créer 2.000 places supplémentaires. 2.000 autres seront par ailleurs libérées. Ces dispositions devraient apporter de l'air aux structures d'accueil actuelles, complètement saturées bien qu'elles comptent 8.000 places. Un village d'unités de logement («conteneurs») sera créé à Kampenhout en Brabant flamand avec l'aide de crédits européens.
L'objectif est que tous les demandeurs puissent voir leur droit à l'accueil respecté avant l'hiver 23-24.
L'augmentation et la pérennisation des structures d'accueil vont de pair avec un durcissement pour ceux qui auront échoué lors de la procédure d'asile. Un avis négatif signifiera la fin de l'accueil, les recours devant la justice étant dès lors moins systématiques. Nombreux seront ainsi les déboutés à ne plus pouvoir demander l'aide des centres. Les abus dans le regroupement familial seront combattus: il ne suffira plus d'être le parent d'un enfant pour bénéficier d'un regroupement («bébé papier»), il faudra prouver que l'on en prend soin de manière effective.
Un gouvernement à la hauteur
La procédure Dublin sera à l'avenir appliquée de manière stricte, le demandeur d'asile étant renvoyé systématiquement vers l'État membre par lequel il est entré en Europe. Un «devoir de coopération» avec les États sources de l'immigration est par ailleurs présenté comme devant faciliter le retour au pays de ceux qui n'ont pas obtenu l'asile en Belgique. Aucune régularisation de demandeurs d'asile n'est reprise dans ces mesures.
De cet inventaire, il ressort que le gouvernement De Croo cherche à être à la hauteur de ses devoirs dans le cadre de l'asile - mais aussi qu'il se montrera plus dur avec ceux qui ont échoué à l'obtenir. Son incapacité à pourvoir à ses obligations lui a valu ces derniers mois des milliers de condamnations en justice assorties d'astreintes. En février, les huissiers ont saisi des meubles chez Fedasil, l'agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile.
Question: cela suffira-t-il pour en finir avec les situations dramatiques observées ces dernières semaines dans la capitale? Récemment, l'expulsion des occupants d'un énorme squat sis dans la commune bruxelloise de Schaerbeek a contribué à grossir un camp sauvage planté par des migrants aux abords du Petit-Château, le centre d'arrivée des demandeurs d'asile.
On n'enferme pas un enfant. Ce sera désormais inscrit dans la loi.
Parti Ecolo
Les partis de la majorité gouvernementale ont bien sûr salué l'accord. Ecolo dit ainsi se réjouir d'autres avancées obtenues parallèlement aux mesures énoncées, à savoir «la protection des candidats à l'asile, notamment les femmes victimes de violence conjugale ou de mutilation génitale, les apatrides et les enfants. On n'enferme pas un enfant. Ce sera désormais inscrit dans la loi».
La Flandre nationaliste tire à boulets rouges sur l'accord. «Le robinet reste grand ouvert. Bienvenue en Belgique, le pays du lait et du miel», a tweeté le député N-VA Theo Francken qui avait fait la chasse aux transmigrants lorsqu'il était secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration.
Les prochains mois diront si ce train de mesures est à même de calmer ce que le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort nomme l'«hystérisation du débat en Flandre» et de dissiper l'«ombre du Vlaams Belang» (extrême droite), le tout à un peu plus d'un an des élections.
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