Les équipementiers auto forcés d'accélérer
Les équipementiers auto forcés d'accélérer
Mahle, Delphi ont annoncé, coup sur coup, des coupes sévères parmi leurs effectifs. Quel sera le prochain site à chuter au Luxembourg?
Julian Profitt, président d'ILEA (Industrie luxembourgeoise des équipementiers de l'automobile): «D'abord, je pense aux salariés de ces deux entreprises. Ensuite, je veux adresser un message à ceux qui restent dans ce secteur qui emploie près de 9.000 salariés : ce n'est pas l'heure de trembler même si je comprends l'inquiétude. Les dirigeants de Mahle et Delphi ont pris des décisions dures pour préparer leur groupe aux défis de demain. Et pour les équipementiers, au Grand-Duché comme ailleurs, il est clair que nous sommes dans la zone trouble, celle de toute transition industrielle.»
Pourtant en tant que représentant des fournisseurs de pièces pour ce secteur en difficulté, vous vous voulez optimiste. Quel paradoxe!
«Notre secteur souffre et cela est dû à plusieurs circonstances. Une chute mondiale des ventes de voitures inconnue jusqu'alors mais aussi des facteurs sur lesquels nous n'avons pas de prise: le Brexit qui n'en finit pas et reporte d'importants investissements dans le secteur auto, les tensions commerciales entre Chine et USA qui réduisent ce marché, les conséquences du dieselgate, etc. Mais tout cela, selon moi, est temporaire. Le cap le plus incertain reste la mutation technologique qui nous attend.
Si nous, industriels luxembourgeois, percevons bien quelle sera la nature du changement et nous adaptons vite, des jours meilleurs seront là. Je ne cesse de le répéter à la vingtaine d'entreprises membres de l'Ilea : le tissu des fournisseurs automobiles luxembourgeois a tout pour passer l'orage.
Quels sont donc ces atouts?
«Nous savons être innovants et attirer de nouveaux talents. Aux dirigeants de faire venir celles et ceux qui sauront développer les pièces adaptées à la demande des constructeurs pour demain. Plutôt vers l'électrique, on le sent. La preuve avec le récent exemple du gouvernement allemand qui pousse son industrie et ses consommateurs dans cette voie. Vers l'hybride, aussi. Ce passage du carburant à l'énergie électrique est fondamental et hyper rapide. C'est cela qui cause des dégâts dans notre secteur. Pour agir vite, les décisions sont tranchantes.
La difficulté pour les investisseurs reste l'incertitude sur la technologie qui triomphera et l'importance de la demande des clients. Mais j'ai confiance dans la résilience des industriels du secteur pour trouver la meilleure adaptation technologique et donc sociale ensuite.
Le Luxembourg se voulait être un catalyseur d'innovation en matière de mobilité, avec l'Automotive Campus de Bissen notamment. Qu'en est-il aujourd'hui?
«Un acteur majeur s'est installé sur ce site, IEE. Un premier pas qui doit être suivi par l'arrivée de start-up travaillant justement sur les déplacements de demain. Pour promouvoir le Grand-Duché comme un acteur fondamental de ce travail, le cluster automobile ne cesse pas ses efforts de promotion, cela va porter ses fruits. Là, nous sommes dans un moment critique, un brouillard, mais l'outil et la compétence sont là qui doivent nous éclairer.
Reste à trouver la voie à suivre pour une branche d'activité qui, nationalement, représente près d'1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires et pèse positivement dans la balance commerciale du pays. Les Centres Recherche & Développement, installés au pays, doivent disposer des moyens d'avancer et, alors, nous sortirons de cette crise.»
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