Le Tour de France, la belle affaire
Le Tour de France, la belle affaire
(ndp) - Le peloton du Tour de France traverse le Luxembourg aujourd'hui. Demain, une boucle de 11 km sera parcourue au Luxembourg du côté de la Moselle. Cette quatrième étape s'élancera de Mondorf-les-Bains pour arriver à Vittel, dans les Vosges. Avec 3,5 milliards de téléspectateurs, 2.000 journalistes de 532 médias différents, 4.500 suiveurs au total, les chiffres du Tour de France ont de quoi donner le vertige et attisent les convoitises des communes qui font partie de cette aventure. Leur objectif: capitaliser sur leur image, mais aussi en retirer des bénéfices directs et indirects. L'occasion de mesurer les retombées économiques d’un tel événement.
La première retombée que l'on attend est celle de générer de la visibilité pour sa ville et sa région. Avec trois milliards de téléspectateurs dans le monde, le Tour offre une opportunité incroyable de communiquer sur sa ville à l'échelle planétaire.
Pour les villes, combien ça coûte?
Pour accueillir le Tour de France, les villes doivent s'acquitter d'un montant précis auprès d'Amaury Sport Organisation (ASO), propriétaire et organisateur de l'événement. Pour les communes accueillant un départ à l'étranger, il convient de débourser 120.000 euros. Les villes à l'étranger qui accueillent l'arrivée d'une étape doivent s'acquitter de 240.000 euros. Le «grand départ» de l'épreuve oblige quant à lui à payer 4,5 millions d'euros.
Mondorf qui accueille demain le départ de la quatrième étape du Tour a ainsi versé à ASO 120.000 euros, subventionnés à moitié par le ministère des Sports et le ministère de l'Economie. Le budget total de la commune s'élève à 210.000 euros, un investissement «qui en vaut la peine, au regard de l'énorme publicité que génère un événement retransmis en direct dans 60 pays», explique le bourgmestre de la Ville Lex Delles.
En tant que ville de passage, Esch-sur-Alzette dépensera près de 60.000 euros pour effectuer des aménagements, organiser des événements, assurer une passerelle sur le boulevard J.F. Kennedy. D'après l'échevin Henri Hinterscheid, «la première retombée que l'on attend est celle de générer de la visibilité pour sa ville et sa région. Avec trois milliards de téléspectateurs dans le monde, le Tour offre une opportunité incroyable de communiquer sur sa ville à l'échelle planétaire».
Un coup de projecteur international
C'est une évidence, le Tour a surtout un impact médiatique, comme l'explique la secrétaire d'Etat à l'Economie Francine Closener. «Le Tour de France est une excellente opportunité pour promouvoir le Luxembourg à l'étranger et mettre en évidence les atouts de notre pays, comme la nature, le patrimoine historique et les attractions touristiques.»
Le gouvernement met aussi en avant le fait que «le Grand-Duché sera présent en tant que commentateur sur plusieurs chaînes de télévision internationales». Anne Hoffmann, directrice de Luxembourg for Tourism, rappelle que «le Tour de France est très suivi dans les pays qui ont une importance stratégique pour la promotion touristique nationale, à savoir les pays limitrophes, le Royaume-Uni et les USA. C'est donc une couverture supplémentaire pour vanter les atouts de notre pays en tant que destination touristique».
Plus de nuitées pour les hôteliers
Le Tour de France régale aussi les hôteliers de la région. Le groupe ASO a réservé près de 1.700 nuitées pour les organisateurs et les groupes sportifs. Les 600 personnes dans la caravane publicitaire, les 2.000 journalistes et les nombreux touristes attendus ne sont pas comptabilisés.
«Il est évident que le Tour offre une opportunité pour les hôteliers, restaurateurs et cafetiers de la région, avec des effets directs et indirects sur l'ensemble du secteur», explique le secrétaire général de l'Horesca François Koepp.
A Mondorf, pourtant, tous ne débordent pas d'enthousiasme. «Les gens qui font le Tour de France sont souvent des personnes qui se déplacent en camping car ou en caravane, elles ne vont pas séjourner en hôtel», regrette Sylvie, la patronne des hôtels Le Paris et Windsor.
En 2002, année du «grand départ» du Tour de France à Luxembourg, le bilan touristique était le meilleur depuis 1995, où Luxembourg était ville culturelle européenne. Les arrivées dans la capitale avaient progressé de 2,1 %, celles du pays de 5 %.
Combien de recettes générées?
Depuis le dernier passage du Tour en 2006 à Esch-sur-Alzette, les retombées économiques sont difficiles à mesurer. Mais l'organisateur du Tour estime néanmoins que les retombées sont en moyenne de l'ordre de six par rapport à la mise de départ.
Côté dépenses, pas facile non plus de tout chiffrer, car il faudrait faire un recensement auprès des 20 communes traversées au Luxembourg, auprès des Ponts&Chaussées et d'autres institutions qui sont impliquées dans l'organisation et la préparation de l'événement. L'on sait qu'aucune route n'a spécialement été réaménagée pour le Tour «à part 200 mètres au début de la côte d'Esch-sur-Sûre vers Eschdorf et quelque 900 mètres dans la traversée du Pratz», auxquels il faut ajouter quelques petits aménagements ça et là. Plus de 200 policiers et 350 signaleurs sont mobilisés sur les deux jours, plus la brigade motorisée au niveau de la course et des escortes à assurer.
Reste que si les sommes dépensées ne sont pas négligeables, le jeu semble en valoir la chandelle.
En 2006, la commune d'Esch n'avait pas vraiment cherché à quantifier les retombées économiques, «car il aurait fallu engager un bureau d'experts pour réaliser ce travail», selon Henri Hinterscheid.
«Pour notre ville, alors en plein développement, c'était un bon moyen d'apporter une visibilité mondiale à la dynamique de notre territoire». Rien que pour ça, la ville a bénéficié d'un retour sur investissement.
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