Des robots à adopter
Des robots à adopter
(pso) - Elle avait annoncé le lancement d'une nouvelle Fintech assimilable à un robo-advisor (ou robot-conseiller) à l'occasion de la dernière conférence Alfi-Nicsa. Un an plus tard, la société d'origine belge Gambit est en passe d'obtenir son agrément de gérant de fortune pour enfin lancer la commercialisation de sa solution digitale d'investissement: Birdee. Il y a quelques jours, la jeune pousse basée au Technoport de Belval, Investify, éditrice d'un logiciel de robo-advising obtenait également sa licence de la part du ministère des Finances. Cette double actualité ne doit cependant pas laisser croire à un dynamisme débridé et générer une béate euphorie. Gambit et Investify sont (à notre connaissance) les deux seules sociétés luxembourgeoises à se lancer sur le marché des robo-advisors.
Cette possibilité offerte aux particuliers de gérer eux-mêmes leur épargne par l'intermédiaire d'un logiciel prenant en compte leur appétit au risque et leur horizon d'investissement n'en est qu'à ses débuts en Europe. En fait, le robo-advising a jusque-là été l'Arlésienne du petit monde des fonds d'investissement. De nombreuses conférences ont abordé le sujet, mais peu de sociétés de gestion proposent aujourd'hui une solution adaptée.
De nombreux avantages
«Nous sommes en phase de démarrage» constate Astrid Froidure, responsable «transformation digitale» au sein du groupe de conseil Reply. Pourtant, souligne-t-elle, le produit présente nombre d'avantages pour le consommateur financier. Par l'accès à une plate-forme en ligne, l'investisseur acquiert une visibilité sur ses placements. Il ne place plus son argent dans une boite noire ni ne le confie à un intermédiaire en qui il a une confiance limitée. La crise financière de 2008 a laissé des traces. Des algorithmes permettent d'adapter la pondération des investissements en fonction du profil de risque. «Si un événement de marché comme une chute d'un placement intervient, c'est comme un bateau, on borde les voiles et on repart vers le cap défini», traduit Astrid Froidure. Le robo-advisor peut également prendre en compte les différentes échéances de la vie qui impliquent des dépenses: l'arrivée d'un enfant, sa scolarisation, l'acquisition d'un bien immobilier, etc.
Le robot-conseiller peut être mis à disposition de l'investisseur par les banques, comme Deutsche Bank avec AnlageFinder ou Keytrade Bank via Birdee, le logiciel de Gambit. Il peut aussi l'être par les promoteurs de fonds. «Beaucoup d'entre eux sont conscients que c'est l'avenir», témoigne Astrid Froidure. Mais le marché européen est beaucoup moins mature que son homologue américain sur ce point. Le gestionnaire basé à New York BlackRock a acquis la plate-forme de robo-advising Future Advisor en 2015. Le groupe d'Atlanta Invesco s'est lui offert Jemstep.
Comment intégrer les Fintech aux modèles de distribution?
Sur le Vieux Continent, les gestionnaires et les promoteurs de fonds se posent la question de savoir comment intégrer ces Fintech (mot valise pour technologies financières) à leur modèle de distribution. «Vont-ils passer par des banques, des gérants indépendants ou en direct?», s'interroge Geoffroy Linard, aujourd'hui responsable de Birdee et anciennement directeur de la gestion d'actifs chez Edmond de Rothschild. L'éditeur du logiciel envisage par exemple une approche B to B (Business to Business) par laquelle il s'adresserait directement au promoteur. «On lui apporte une solution technique pour qu'il distribue, via internet, ses produits à sa clientèle», explique M. Linard qui insiste toutefois sur l'intervention humaine dans la solution qu'il promeut, avec l'intervention d'un comité d'investissement. Il n'utilise d'ailleurs le mot robo-advisor qu'avec parcimonie.
Cette identité est en revanche revendiquée par Sebastian Hasenack le cofondateur d'Investify. A l'inverse de Gambit, l'entrepreneur d'origine allemande offre d'abord sa solution à une clientèle de détail en proposant une solution de gestion plus sophistiquée avec une boite à outils complète. Sa société suit une approche paneuropéenne par laquelle elle approcherait un établissement de crédit par marché.
Selon leur taille, leurs besoins et leur modèle de distribution, les sociétés de gestion de fonds devront définir un endroit de la chaîne de valeurs où brancher leurs produits. La problématique implique une réflexion qui explique certainement la longueur de l'adoption des robo-advisors en Europe. Il faut ajouter un triple problème inhérent aux robots conseillers et déjà souligné par un conseiller du régulateur anglais lors d'un passage au Grand-Duché. «Les positions très différentes des régulateurs, les systèmes de pension qui changent d'un pays à l'autre et les différences d'imposition selon les produits et les durées d'investissement» donneront peut-être naissance à un marché très fragmenté avec des approches locales, avait analysé Simon Lough à un parterre de professionnels du secteur financier. La cartographie de ses acteurs lui donne pour l'instant raison. Deux protagonistes, Betterment et Wealthfront, dominent aux Etats-Unis quand l'Union européenne voit l'émergence d'une pluralité de sociétés de tailles variées.
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