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Déjà la rentrée
Leitartikel Wirtschaft 3 Min. 20.07.2015 Aus unserem online-Archiv

Déjà la rentrée

Leitartikel Wirtschaft 3 Min. 20.07.2015 Aus unserem online-Archiv

Déjà la rentrée

Pierre SORLUT
Pierre SORLUT
C'est un impératif d'accepter de tirer un trait sur une partie de la dette grecque.

En cette fin de mois de juillet, on aimerait parler de vacances et détailler la manière par laquelle nous allons dépenser les fruits de notre dur labeur de l'année passée. Et nous n'aurions aucune raison de nous priver puisque le Statec, en publiant les comptes nationaux la semaine dernière, a confirmé que le Luxembourgeois restait statistiquement parlant le citoyen européen le plus riche. Le PIB par habitant du Grand-Duché s'avère 2,6 fois plus élevé que la moyenne de l'UE après que celui-ci a réalisé la meilleure performance sur le Vieux Continent en terme de croissance, à 5,6%.

On aurait ainsi pu évoquer les tendances de voyages et pourquoi pas celles nous conduisant en Grèce, l'une de nos destinations préférées. Mais ce pays occupe l'actualité pour d'autres raisons, bien pesantes elles. Ainsi ce lundi c'est jour de rentrée pour les banques helléniques qui avaient été fermées le 28 juin sur initiative gouvernementale. Après avoir annoncé la tenue d'un référendum pour que les Grecs se prononcent sur la suite à donner au plan de réformes mis sur la table par les créanciers du pays contre de l'argent frais, le Premier ministre Tsipras avait coupé les marchés financiers grecs du reste du monde pour éviter une fuite des capitaux. Ceux-là demeurent d'ailleurs contrôlés et les possibilités de retrait bridées, à 420 euros par semaine au lieu de 60 euros par jour. Au-delà de ces questions prosaïques (et néanmoins d'importance pour les premiers concernés), Dominique Strauss-Kahn est venu (dans le cadre de sa rentrée personnelle dont le dessein reste à déterminer) hier rappeler le contexte plus symbolique des négociations entre la Grèce et ses créanciers dont la plupart se trouvent être ses partenaires européens.

Dans une lettre à ses «amis allemands» publiée hier en trois langues sur son compte Twitter, l'ancien directeur du FMI, a sauté à pieds joints dans la moussaka et éclaboussé principalement Angela Merkel, en utilisant un lexique qui rappelle les instants les plus tragiques de l'histoire germanique. «Sans discuter en détail les mesures imposées à la Grèce pour savoir si elles sont bienvenues, légitimes, efficaces, adaptées (et le seul fait d'écrire ceci sous-entend qu'elles ne le sont aucunement pour l'auteur, ndlr), c'est que le contexte dans lequel ce Diktat a eu lieu crée un climat dévastateur», écrit-il ainsi.

Pour l'économiste et homme politique français comme pour d'autres qui peuvent faire valoir un brin de légitimité en sciences économiques, accepter de tirer un trait sur une partie de la dette grecque constitue un impératif. Si l'on suit sa logique, dès cet été, les dirigeants européens devraient accepter cette idée et préparer leurs opinions publiques à une telle perspective plutôt que de les dresser, dans leur stratégie de barrage à l'extrême gauche, contre le peuple hellénique. D'autant plus que cette route mène aussi à une polarisation des débats publics internes... où l'on voit par exemple François Bausch partager sur Facebook une tribune de Joschka Fischer dans laquelle l'ancien ministre allemand y indique qu'Angela Merkel mène l'Europe à sa perte. La rentrée, la vraie, s'avérera décisive. Bon nombre de réformes demandées par les créanciers d'Athènes seront alors mises en place, notamment l'augmentation de la TVA dans le tourisme. L'UE et consorts pourront alors faire valoir devant leur électorat lesdits progrès pour restructurer la dette. Faute de quoi, on pourra craindre un nouveau cycle de négociations au bord du gouffre.


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